Éric Et les Moutons Extraordinaires

Éric Et les Moutons Extraordinaires

von: Malcolm Hulme

Dolman Scott Publishing, 2018

ISBN: 9780956637413 , 112 Seiten

Format: ePUB

Kopierschutz: DRM

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Preis: 3,42 EUR

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Éric Et les Moutons Extraordinaires


 

CHAPITRE 2

PERDU

Fuyant désespérément le mouton parcourut de petits chemins, tournant à droite, à gauche.

"Je ne sais pas exactement où je vais" pensa-t-il. Il entendit des cris et des explosions loin derrière lui. Il entra dans une petite clairière et là, horreur de mouton, une des choses en noir lui apparut. Il visait l'étranger, mais avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, ce dernier surgit pour le cogner et l'envoya dans les buissons.

Une autre des choses en noir arriva dans la clairière pendant qu'ils s'enfuyaient, en tirant quelque chose vers eux. Il sentit un énorme coup, cette chose le frappa fort pendant qu'il courait et lui fit vraiment fait mal sans qu'il ne soit réellement blessé.

Sa panique aveugle le commandait. Au lieu de suivre l'étranger qui avait tourné à droite, le mouton courut aveuglément et encore plus vite, en suppliant que tous deux ne soient pas capturés puis ramenés dans cet endroit terrifiant.

Quittant le chemin, il courut, courut encore plus vite qu'avant à travers des branches qui le fouettaient, des buissons, des ronces, des épines qui lui déchirèrent sa toison de laine, il trébucha, puis tomba… Juste s'enfuir… cette phrase en continu traversait son esprit, juste s'enfuir… évade-toi !

Derrière lui, les cris et les explosions s'effacèrent, ce qui permit à sa peur de desserrer son emprise jusqu'à ce que le silence s'installe.

Quand l'épuisement se manifesta, il lui fallut s'arrêter. Il s'allongea dans de hautes herbes derrière un arbre, dans un rayon de soleil, et s'endormit en quelques secondes.

En se réveillant quelques heures plus tard, il ouvrit les yeux, s'assit et pour la première fois depuis son échappée, regarda le monde qui l'entourait sans crainte. En fuyant, il ne pensait qu'à son évasion et ne considérait rien d'autre. Maintenant il pouvait voir à quel point la nature était formidable! Il était assis, enchanté, sous un vieux chêne au bord d'une forêt. L'arbre était haut et sur le flanc d'une vallée.

De fluides nuages blancs parcouraient le ciel, naviguant sur une brise chaude. L'herbe sur laquelle il était assis était couverte de rosée, elle descendait lentement dans la vallée jusqu'à une rivière bordée d'arbres qui serpentait majestueusement au fond de son chenal.

De l'autre côté de la vallée s'élevait une rangée d'arbres qu'accompagnait une multitude de fleurs aux couleurs brillantes. La vallée était envahie de silence à l'exception du vent qui chuchotait dans l'herbe tout en perturbant doucement son manteau de laine.

Tout était nouveau pour lui, il tourna son visage à la chaleur du soleil.

Il se demanda si en dehors de sa vie confinée, tout était aussi beau, il l'espérait.

La faim le rongeait, alors il commença à grignoter de l'herbe parfumée tout autour de lui. Il se régala jusqu'à ce qu'il soit délicieusement rassasié.

L'intensité de la peur revint, alors il se demanda si certaines des créatures en noir étaient à proximité. Il était assis immobile, écoutant et regardant autour de lui. Le soulagement l'emporta puisque rien ne bougeait ou ne brisait le silence.

Lentement, il descendit vers le fleuve à travers les grandes herbes qui l'avaient presque recouvert, se frottant contre sa laine et chatouillant son visage, remuant un souvenir profondément lointain : peut-être était-il déjà venu ici avant mais il ne s'en souvenait pas. À mi-chemin, il entendit des bruits au-dessus de lui, il leva les yeux avec étonnement et vit passer des oiseaux, voltiger et gazouiller. Peut-être disaient-ils bonjour. Il s'arrêta et leur fit signe.

Ils semblaient l'ignorer et leur plaisir de vivre était évident.

Les lieux et les sons étaient tous si neufs! Plein de joie et de liberté, il se roula dans l'herbe. Cette nouvelle vie était pleine d'une telle promesse, où pourrait-elle mener? En se levant, il continua son chemin. En arrivant à la rivière, il but de l'eau fraîche et claire. Alors il entendit un mouvement dans les buissons de l'autre côté, un loup énorme sortit du sous-bois.

Le loup s'arrêta, le regarda longuement et intensément. Rempli d'une peur primaire, le mouton se figea. Sachant qu'il ne pouvait pas distancer le loup, il essaya de se montrer amical et sans peur, en le regardant avec des yeux froids et sans crainte ce qui sembla une éternité. Le loup aboya fort puis disparut dans les hautes herbes.

Le relief s'abaissant, il savait que le loup était aussi dangereux que les choses en noir. Peut-être que les loups ne peuvent pas nager, pensa-t-il, tout soulagé que la rivière soit entre eux. Après un certain temps, il commença à marcher le long de la rive avant de décider qu'il devait traverser et continuer son voyage. "Si les loups ne peuvent pas nager, peut-être que je le peux", pensa-t-il.

L'eau paraissait froide et quand il sauta dedans, son cœur crépita. Au moment où l'eau atteignait son cou, il inclina ses pieds et nagea furieusement avec ses pattes. En pataugeant désespérément et en essayant de garder sa tête hors de l'eau, il ne pouvait que tourner en rond. Bientôt, il se dirigea vers le milieu de la rivière, il s'amusait tellement, il s'arrêta et se mit à flotter sur le dos avec l'eau fraîche qui battait contre son visage. Se sentant aventureux, il se retourna, respira profondément, plongea sous la surface et tenta d'attraper un poisson qui semblait le laisser se rapprocher avant de s'écarter. C'était un jeu formidable !

Il joua jusqu'à ce qu'il en eut assez, puis se dirigea vers la rive opposée. En sortant de la rivière, de l'autre côté, sur la rive boueuse, il se secoua, l'eau et la saleté de sa laine volaient partout nettoyant tout ce qui l'avait souillée avant.

Regardant avec précaution avant de continuer, il ne vit personne, le silence était seulement perturbé par le bruissement de la rivière. Soulagé, il se dirigea vers l'autre flanc de la vallée. C'était beaucoup plus pentu et plus élevé. Il monta pendant longtemps vers le sommet, mais quand il l'eut atteint, il vit, au-dessous une vaste plaine qui s'éloignait vers le lointain. Les champs de fleurs avaient gravé sa surface et les forêts étaient parsemées comme les carrés sombres sur un échiquier. La rivière disparaissait et réapparaissait comme un serpent sur un arbre. Comme elle était immense avant de disparaître au lointain. Il y avait dans l'horizon à peine visible quelque chose d'étrange, beaucoup de taches de fumée. Elles apparaissaient comme un grand mur gris scintillant. Pendant une seconde, il se demanda ce que c'était, mais ne s'arrêta pas dessus, il y avait encore beaucoup de choses à voir.

Une vision d'horreur le frappa, il vit une longue colonne de créatures en noir. Cela ressemblait à un long serpent noir qui glissait dans les champs en contrebas. Même de loin, cela semblait s'agiter.

Parfois, des éléments se détachaient du serpent, ils se heurtaient à des arbres puis ils rejoignaient le milieu où il y avait une grande agitation de choses pointues. Soudainement, il prit conscience dans sa tête de mouton que ces choses pointues étaient des armes à feu.

Voulant être encore plus bas, il s'accroupit, essayant de lutter contre cette peur qui le paralysait. Qu'est-ce qu'ils faisaient ? Le cherchaient-ils lui ou
l'étranger ? En pensant qu'il était préférable de rester là où il était pendant un moment, il regarda le soleil se coucher. Hypnotisé, il regarda la plaine et les forêts jaunir, devenir orange puis rouge avant d'être avalées par l'obscurité. Après avoir un peu plus mangé, il s'installa pour la nuit. Mais ses pensées le sortirent du sommeil. Comment savait-il tout ce qu'il savait ? Personne ne lui avait enseigné quoi que ce soit, il pouvait lire le panneau sur la barrière mortelle dans l'établissement, il pouvait parler, il savait que les oiseaux étaient des oiseaux, les loups étaient des loups, les armes à feu étaient des armes à feu et beaucoup d'autres choses, mais comment ? De plus en plus de détails...